Du jeudi 17 au mercredi 30 septembre 2015
- Terminé de 14h à 19h

’’Lieux Abandonnés’’ // Martin Gunther et Sonia Rinaldi

Martin Gunther
Sonia Rinaldi

Peintures
Pierres gravées

Les « lieux abandonnés » inspirent les pièces ici présentées. Pas n’importe quels lieux : des lieux du travail, de l’industrie et de la production de richesse matérielle.

Maintenant qu’ils sont devenus inutiles, le spectacle de leur délaissement dégage un pouvoir métaphorique fort. Pour Martin Gunther, il s’agit de lieux familiers, qu’il a connu remplis de vie et d’activité. Ce qui est en jeu dans ses tableaux, c’est de parvenir à garder vibrante leur mémoire au moment où ils disparaissent. Pour Sonia Rinaldi les lieux abandonnés semblent plutôt l’une des figures du temps, figures qu’elle met en jeu dans ses pierres gravées.

Martin Gunther
Parti presque en même temps que l’usine dont il transcrit la disparition, Martin Gunther nous laisse aujourd’hui des acryliques sur toile, des gouaches et des aquarelles sur papier, dont une petite sélection est présentée dans cette exposition.

Son parcours d’artiste est désormais indissociable de la part de lui-même qu’il a laissé sur son ancien lieu de travail, une usine textile de Bischwiller. Après l’arrêt de l’usine, un établissement longtemps reconnu mondialement pour sa confection sur mesures et pour la qualité de ses productions, il a fixé sur la toile et sur le papier les différents stades de son enfrichement progressif et de sa démolition finale.
Nul pathos dans cette approche : la touche est franche, les couleurs affirmées.
Elles apportent au fouillis habituellement flou des espaces en friche un tranchant et une netteté qui rend limpide la lecture. L’enjeu n’est pas seulement de témoigner, ce que d’autres médiums seraient en situation de faire. L’enjeu est ici de maintenir vivant ce témoignage au lieu de simplement l’archiver. Ce n’est d’ailleurs pas seulement cette usine de Bischwiller qui est ici en cause, mais tout ce monde d’usines et de labeur collectif, désormais prequ’entièrement effacé de notre vue.

Sonia Rinaldi
Elle nous présente un ensemble de réalisations conjuguant ses savoir-faire de calligraphe, graveur lapidaire, émailleur sur lave. Les matériels sont de la pierre, et notamment de la pierre de lave, des mots et des lettres, gravés dans la pierre. Et des photos, incluses dans ses compositions de pierre. Photos de lieux clos, déserts, fermés sur eux-mêmes, à l’abandon, en débris et en ruine.

Les roches de lave proviennent du magmat terrestre. Elles peuvent être particulièrement dures et résistantes à la chaleur. Graver la pierre pour qu’elle porte nos empreintes met en relation l’éphémère du moment présent avec la longueur du temps géologique de la roche, matériau le plus durable que nous connaissions.
Entre les deux, les lieux photographiés, visiblement abandonnés par la présence humaine, sont quant à eux des lieux appartenant à une séquence de temps « post-humaine » : ils sont marqués par une présence désormais éteinte. « Mettre en pierre » ces photos constitue de ce fait une mise en jeu de ces différentes échelles de temps, plastiquement très convainquante : échelles du temps humain, du temps « post humain » et du temps géologique de la roche...

Tous les jours de 14 à 19 heures

http://
Aucun commentaire sur cet évènement,
Signaler une erreur
ou connectez-vous pour publier un commentaire

aida.galerie.strasbourg@gmail.com

Lieu : galerie Aida

Adresse : Rue Grand Rue

Ville : Strasbourg

Quartier : Centre ville

Département : Bas-Rhin

Région : Grand Est

Pays : France

Annoncé anonymement le vendredi 24 juillet 2020
Modifier cet évènement

Nous utilisons des cookies pour nous assurer du bon fonctionnement de notre site, pour personnaliser notre contenu et nos publicités, et analyser notre trafic.